Strangulation de Mathieu Larnaudie.
Dans le Paris du début du XXe siècle,
alors que la littérature est en pleine ébullition après la
déferlante symboliste et décadente, un jeune homme essaye tant bien
que mal de survivre à son ennui. En poste de fonctionnaire à la
préfecture de la Seine, Jean essaye de trouver un sens à son
existence, accablé par une mélancolie qui n'est pas sans rappeler
l'exaspérante et désespérée solitude de Des Esseintes, héros
décadent par excellence que Huysmans fera naître sous une plume
baroque et profondément ouvragée.
Et pour cause, ce roman de la
rentrée littéraire (en poche) se construit comme un hommage à la
littérature fin-de-siècle, servi par une imagerie symboliste où
les fantômes de Charles Baudelaire et de Rémy de Gourmont ne sont
jamais très loin. Mathieu Larnaudie, avec «Strangulation» dresse
le portrait romancé d'un poète et écrivain bordelais
malheureusement, et injustement, mal connu, à savoir Jean de La
Ville de Mirmont.
Partant des points forts de sa
biographie officielle, Mathieu Larnaudie réécrit l'existence de ce
jeune homme désoeuvré à la lumière des dernières lueurs du
décadentisme, sous une plume très ornée (trop ornée!). En effet,
le problème se situe ici, dans cet étalage trop baroque et sans
charme de la langue qui vient obstruer et saturer le récit. On
distingue sans doute ici une volonté de l'auteur de coller aux
virevoltes stylistiques et langagières des écrivains fin-de-siècle
(doués pour la surenchère verbale), mais ça tombe à plat, sans
grande originalité, versant parfois dans le pastiche, qui semble
malheureusement involontaire.
Cela étant, ce roman est un vrai
plaisir de lecture, et permettra de découvrir ou redécouvrir
l'oeuvre de Jean de La Ville de Mirmont.
Jean de La Ville de Mirmont. (1886-1914), mort au combat durant la première guerre.
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